Parcs nationaux aux usa grand canyon

Evasion en Arizona à Sedona

Les panoramas de Sedona sont visibles sous tous les angles. Si vous n’avez que 4 jours pour une échappée sportive, c’est la destination rêvée…

Vous vous demandez ce qu’est Sedona? C’est un ancien village, maintenant une petite ville située sur un grand plateau à quelques 150 km au Nord de Phoenix.

 Pour l’atteindre c’est très facile – si vous partez de Los Angeles, prenez l’interstate 10 vers l’Est. Quelques 5 heures plus tard vous êtes à Phoenix et vous allez simplement vers le Nord sur l’autoroute 17 pendant presque 2 heures jusqu’à la bretelle de sortie vers Sedona. Nous nous arrêtons à Phoenix pour assister aux ventes aux enchêres et cela nous fait arriver à Sedona après la nuit tombée. Cela permet une belle surprise de découvrir d’un seul coup au matin le panorama grandiose de Sedona, spectaculaire avec ces piliers de roches rouges qui dominent la ville dans une palette de rose à rouille. La beauté de Sedona c’est que le spectacle est visible de n’importe quel point où vous vous trouviez et que, contrairement à d’autres sites touristiques, il ne vous coûte pas un centime supplémentaire pour en profiter.

Un hotel à Sedona coûte $100 ou plus, et le Real Inn qui nous héberge offre de spacieuses minisuites (jusqu’à 4 personnes) très confortables et bien équipées pour $160 et un copieux petitdéjeuner compris. Avec un feu de cheminée au gaz, et un écran HDTV avec DVD dans chacune des deux pièces, un balcon avec vue sur la montagne, un coin cafetière + four à micro-ondes + réfrigérateur et une salle de bains suffisante pour 4 personnes, les aménités de l’hotel comprennent une piscine et un concierge quasi-permanent qui prend le temps d’organiser pour nous diverses activités telles que le « Pink Jeep tour » par exemple. L’idée d’une Jeep rose semble être une contradiction mais ne vous laissez pas tromper par la couleur : c’est une expérience sensationelle! Le soleil brille sur Sedona 300 jours par an, et il peut faire très chaud en été, jusqu’à 32 C, mais en ce magnifique weekend de la mi-Janvier la température dans la journée atteint un agréable 24 C même s’il gèle pendant la nuit resplendissante de lune et d’étoiles.

Lorsque vous descendez de la Jeep pour découvrir des sites que vous n’auriez atteint qu’après plusieurs heures de varappe, vous appréciez pleinement l’excursion en Pink Jeep. La responsable des Relations Publiques de la Chambre de Commerce locale nous a invité à faire cette excursion, et nous la conseillons vivement à quiconque, surtout si vous n’avez jamais fait de tout terrain.

Les Jeeps sont des Wranglers allongées qui transportent au moins 6 personnes et qui sont conduites le long de chemins escarpés lovés autour des bases des plateaux semi-désertiques d’une vaste caldera nommée « Broken Arrow » et où furent tournés de nombreux westerns dont le fameux classique éponyme. Les pilotes ont pratiqué ces pistes des centaines de fois et ils savent où et quand donner le frisson à leurs passagers en grimpant ou descendant parfois à toute allure des pentes à 45 degrés. Vous êtes quelquefois séparés de votre siège en même temps que votre chapeau l’est de votre tête! Mais les ceintures de sécurité remplissent très bien leur rôle. Surprise sur la piste! une autre Jeep emprunte le même chemin en sens inverse.

Un des superbes panoramas vus de la Jeep tout-terrain. De retour en ville, nous visitons certaines des nombreuses galeries d’art, la plupart dans le quartier des galeries le long de la route 179, dont la galerie Exposures qui donne l’impression d’être très commerciale avec un jardin de sculptures, des bijoux, des foulards, etc. et surtout le « Tlaqueplaque arts and crafts village », joliment construit comme un petit village mexicain et qui n’offre pas que les habituels images de roches rouges dans ses nombeuses galeries, mais s’aventure aussi vers d’authentiques arts plastiques et visuels, réalistes, traditionnels ou abstraits. A l’occasion, le sentiment « Grand Tourisme » peut être agrémenté par une ou plusieurs heures passées à se faire dorloter avec un massage ou autre traitement relaxant au « Spa at Sedona Rouge », et bien sûr en déjeunant et dînant en terrasses autant que possible, par exemple à l’Auberge au bord du ruisseau de Oak Creek où un repas coûte $45 par pesonne, ou plus selon le choix des vins.
On ne peut pas mentionner l’Arizona sans penser à la bijouterie indienne faite de turquoises serties d’argent, et nous nous laissons tenter à aller voir les étalages des indiens Hopi ou Navajo le long de la gorge d’Oak Creek, mais la promesse d’y trouver des bijoux à des prix intéressants directement auprès des tribus n’est pas tenue. Les bijoux y sont de bonne qualité mais les prix sont assez élevés. Cependant, ces bijoux indiens font de beaux souvenirs à rapporter car ils sont si authentiquement « western ».
Tout autant que les splendides paysages de la ville, ceux du chemin du retour sont également spectaculaires parceque nous optons pour rejoindre Los Angeles en passant par Flagstaff et l’autoroute 40. Quittant Sedona vers le Nord par la route 89A qui suit une très jolie gorge puis s’élève jusqu’à près de 3.000 mètres pour passer un col enneigé mais parfaitement praticable, nous tournons vers l’Ouest à Flagstaff et dévalons les montagnes d’Arizona vers les étendues désertiques où l’autoroute longe le tracé de la célèbre route historique 66. Par prudence, il est conseillé d’utiliser le « cruise control » à 120 km/h parceque, même au volant d’une sage Chrysler Sebring, le ruban souvent rectiligne qui s’enfonce dans le désert à perte de vue est bien trop tentant…

 

On est pris de nostalgie en quittant parfois l’autoroute pour prendre la 66 sur quelques kilomètres, comme à Seligman où les maisons de planches et de tôles des années 40 sont maintenues pimpantes malgré le bric à brac des antiques voitures qui y ont été abandonnées, ainsi qu’à la découverte d’ aérodromes perdus dans les grands espaces, déserts et remplis d’alignements de jets au rebut, ou plus loin encore à Newberry Springs où fut tourné le film-culte « Bagdad café » et qui n’a pas changé malgré sa renommée…on s’attend toujours à y rencontrer Jack Palance! En approchant de la Californie dans le soleil couchant, il faut s’assurer de n’avoir conservé aucun fruit, légume ou plante quelconque car il y a un contrôle obligatoire à Needles en travers de l’autoroute et qui en interdit l’importation… c’est un peu comme si on changeait de planète. En somme, si c’est à l’automne, en hiver, ou au printemps et que vous vous trouvez à Los Angeles avec quatre ou cinq jours devant vous et une voiture intéressante à conduire, nous vous recommandons cette évasion vers Sedona qui vous fera découvrir le véritable « Far West ».

A propos des auteurs de ce reportage 

Wallace A. Wyss: Auteur et éditeur de nombreux ouvrages sur l’automobile, notamment d’une biography de Carrol Shelby “Shelby – the Man – the Car – the Legend” et un livre capital sur la Ford GT40, il vit en Californie où il collabore avec maintes publications et s’adonne à son art : la peinture de scènes et portraits de l’automobile.

François de Pouqueville: Grand voyageur et éditeur d’art, pilote à ses heures, il vit en Californie où il travaille avec de nombreux artistes et journalistes dans les domaines de l’art, du cinéma et de l’automobile, tout en poursuivant ses recherches historiques.