EuropUSA a interviewé Dominique Lemoine, avocat aux Etats-Unis.
Découvrez son parcours aux USA et son rêve américain réalisé.
Pourquoi avez-vous souhaité vivre aux Etats-Unis ?
Je suis venu pour la première fois en 1977 en visite chez ma correspondante, et j’ai eu le coup de foudre pour le pays.
Quel a été votre parcours là-bas ?
Je suis venu y faire un an d’études, un master à l’Université Columbia. Je suis rentré à Paris où j’ai travaillé 4 ans, mais j’avais attrapé le virus américain. Je suis donc revenu à l’Université de Pennsylvanie pour y faire mon doctorat, et je ne suis plus rentré.
Qu’est-ce qui vous a surpris à votre arrivée aux US ?
L’ouverture d’esprit (une surprise plaisante ), mais aussi l’approche de la religion très différente de l’approche européenne.
Qu’appréciez-vous aux Etats-Unis ?
La liberté d’entreprendre; tout y est vraiment possible.
Qu’avez-vous le mieux réussi aux Etats-Unis ?
Difficile à dire car j’y suis depuis 24 ans, et j’y ai fait des études, j’ai établi ma vie personnelle et j’y ai créé une entreprise. Je suis très heureux et je peux sans doute le résumer en disant que ce que j’ai le mieux réussi est que mon rêve américain s’est réalisé.
Quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées aux Etats-Unis ?
Il a fallu changer de mentalité au travail. Ici on travaille sans filet, donc il faut toujours penser un coup d’avance pour survivre. On s’y fait, et en fait c’est très sain.
Si vous aviez mieux connu les Etats-Unis avant de partir, auriez vous fait les choses différemment ?
Non.
Quels conseils donneriez-vous aux Français qui s’installent ?
Il faut avoir une grande capacité d’adaptation. On croit que les américains sont comme les européens parce que la plupart viennent d’Europe et parce que la télévision et le cinéma nous abreuvent de leur culture. Rien n’est plus faux. Il faut oublier nos réflexes, surtout dans les relations personnelles.
Quels sont, selon vous, les plus grands traits de caractère des Américains ?
Ouverture d’esprit, franchise (il est très mal vu de mentir, rappelez-vous l’affaire Clinton), la solidarité (en dépit de leur réputation du chacun pour soit), la fierté de leur pays, leur confiance en son avenir, et “last but not least” leur sens de la responsabilité personnelle.
Quelle est la qualité que vous préférez chez les Américains ?
Leur respect de la liberté d’autrui et l’absence de jalousie.
Et qu’est-ce que vous détestez ?
C’est certainement la religiosité à laquelle j’ai eu le plus de mal à me faire.
Comment voyez-vous les Etats-Unis dans 50 ans ?
Toujours au sommet. Je pense que leur sens de l’innovation, leur éthique de travail et leur ouverture migratoire leur permettra de résister à l’assaut économique chinois. Je suis très optimiste (après tout je suis devenu américain!).
Quelle est votre ville américaine préférée ? Pourquoi ?
J’ai toujours une place spéciale pour New York où je suis allé très jeune. C’est toujours là que mes pas me ramènent. Ceci dit, Atlanta est une ville méconnue à laquelle je suis très reconnaissant de m’avoir fait une place.
Quel est votre plat américain préféré ?
Le clam chowder.
Quel est votre loisir préféré ?
Lire le New Yorker.
Quelle est votre devise ?
Tough times do not last, tough people do.
Quel est votre plus grand regret ?
Ne pas avoir rencontré Chantal, mon épouse, plus tôt.
Quelle est votre plus grande fierté ?
Voir mes enfants profiter à plein des opportunités offertes par ce pays. Ma fille aînée a fait Princeton, et ma seconde l’Université de Georgie.
Si vous deviez rentrer en France, qu’est-ce qui vous manquerait des US ?
Une mentalité selon laquelle les gens s’assument et refusent l’assistanat.