Installée à San Francisco, Valérie Sans organise des séjours en Europe (France, Belgique, Italie et Espagne) à destination des américains.
1. Pourquoi avez-vous souhaité vivre aux Etats-Unis ?
Professeur d’anglais en France, j’ai eu l’occasion de venir enseigner le français 3 années non consécutives aux USA. Ces 3 années m’ont marquée de différentes façons et ont peu à peu rendu mon départ inéluctable. De ma première année dans les Ozarks, Missouri, j’ai gardé le merveilleux souvenir de paysages surannés et de gens très accueillants ; à Boca Raton en Floride, j’ai été marquée par la douceur de vivre et l’insouciance des journées en bord de mer, et en Californie, j’ai rencontré un monde où tout était possible. C’est là que j’ai sauté le pas.
2. Quel a été votre parcours professionnel depuis votre arrivée aux Etats-Unis ?
Missionnée par l’Education Nationale, j’ai tout d’abord enseigné à tous les niveaux académiques, de la « maternelle » (Pre-K) au « college » (faculté), puis j’ai rencontré Jacqueline Grandchamps, de nationalité belge, et nous avons décidé d’ouvrir ensemble une entreprise de tourisme pour les américains à destination de la France, French Escapade.
3. Qu’est-ce qui vous a décidé à lancer votre entreprise de tourisme?
La raison principale de cette aventure a été de rapprocher les cultures. Les américains ont souvent une vision tronquée de l’Europe, et vice et versa. Nous avions à cœur d’améliorer les relations humaines entre les deux continents en organisant des voyages en petits groupes permettant une vraie rencontre à échelle humaine.
4. Qu’est-ce qui vous a conduit dans cette voie plutôt qu’une autre ?
Voyager a toujours tenu une grande place dans ma vie, mais les offres qui existaient sur le marché ne correspondaient pas à ma vision du tourisme. Voir de belles choses sans faire l’expérience de la culture quotidienne des habitants me semblait superficiel. Ceci m’a poussée à créer des voyages plus authentiques.
5. Pouvez-vous nous décrire une journée typique ? Quels sont vos challenges quotidiens ?
L’entreprise fonctionne en 2 temps. L’hiver est consacré au marketing et à la vente des séjours qui n’ont lieu qu’au printemps et en automne en Europe (France, Belgique, Italie et Espagne). Je suis par conséquent exclusivement dans nos bureaux en Californie de novembre à mai où l’on prépare la logistique des séjours à venir. Il s’agit principalement d’un travail administratif, mais avec beaucoup de flexibilité pour les horaires, ce qui est fort agréable.
Ensuite, je me rends 2 fois par an en Europe (mai-juin et septembre –octobre) pour suivre le bon déroulement des circuits. Là, c’est beaucoup plus actif, je passe beaucoup de temps dans les trains, les avions et sur la route pour assurer la liaison avec les tours leaders. C’est plus agréable mais plus fatigant.
6. Qu’est-ce qui vous a surpris le plus à votre arrivée aux USA ?
Sur le plan humain, la gentillesse des gens. Les américains sont toujours prêts à vous aider, à ouvrir leur maison. Professionnellement, la facilité de changer de carrière ou d’ouvrir une entreprise.
7. Qu’appréciez-vous le plus aux Etats-Unis ?
La mixité des cultures, la possibilité de tout (re)commencer à tout âge. Une amie infirmière est devenue chirurgienne à 40 ans, un ami ex-chauffeur de poids lourd a fait des études pour devenir avocat. On ne se sent pas coincer dans un emploi qui ne nous correspond plus.
8. Quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées dans ce pays ?
Malgré ma maîtrise de l’anglais de par ma formation, il est toujours difficile de faire face au vocabulaire complexe des documents administratifs. Je passe la plupart du temps par des professionnels pour m’assurer que j’ai bien compris les termes d’un contrat que ce soit professionnellement ou personnellement, ce qui engendre des frais que je n’aurais pas engagés si j’ avais pu rédiger ou lire ces textes en français.
9. Si vous aviez l’occasion de revivre votre arrivée aux USA, auriez-vous fait les choses différemment ?
Non, je ne crois pas. Mon intégration s’est faite progressivement, et cela a facilité ma tâche. Le jour où je suis arrivée en tant qu’immigrante, j’avais déjà une bonne notion de ce qui m’attendait.
10. Quels sont, selon vous, les plus grands traits de caractère des américains ?
J’apprécie beaucoup leur générosité, leur accueil et leur informalité. Ils n’ont pas peur des préjugés et leur non conformisme est rafraîchissant.
Le trait de caractère récurrent qui me hérisse parfois, c’est leur façon de prendre des engagements à la légère, qu’ils ne peuvent pas tenir ensuite.
11. Quelle est votre devise ?
Apprendre à se connaitre les uns les autres pour un monde plus tolérant
12. Quelle est votre plus grande fierté ?
D’avoir démarré notre entreprise avec un seul circuit dans un seul pays pour avoir aujourd’hui 4 destinations en France, 2 en Belgique, 1 en Italie et 1 en Espagne, d’avoir une reconnaissante internationale pour nos tours spécialisés dans les stages de peinture. Nous avons aussi ouvert un service de visites guidées privées à San Francisco pour les francophones qui accueille surtout français, belges et québécois.
13. Si vous deviez rentrer en France, qu’est-ce qui vous manquerait des USA ?
Les fêtes, les soirées qui sont incessamment organisées ici, que ce soit le simple Happy Hour ou TGIF du vendredi, le convivial potluck ou barbecue du weekend, ou encore les « parties » plus formelles ; ces moments de convivialité rythment les semaines de façon très agréables. Ils permettent de rencontrer une multitude de gens personnellement ou professionnellement, dans la détente et la bonne humeur.
Pour en savoir davantage : www.frenchescapade.com