Chantal Rialland nous parle de son arrivée aux Etats-Unis il y a 2 ans comme Coach et nous livre son analyse des Américains pour mieux les comprendre, des différences culturelles entre Français et Américains avec des conseils précieux pour trouver le bonheur tous les jours…
Pourquoi avez-vous souhaité vivre aux Etats-Unis ?
Je suis arrivée aux Etats-Unis il y a 2 ans.
Je suis psychologue et psychothérapeute. Ma spécialité est la psychogénéalogie, c’est-à-dire comment gérer l’influence de notre famille. J’ai senti qu’en France, il y avait une situation de dépression latente dans les années 95-2000. Or pour travailler sur soi, il faut être dans la vie et pas dans la survie. Je ne parlais pas l’anglais, ce que je considère comme une infirmité ! En mars 2006, je me suis dit : tu pars avec un visa F1 pour apprendre l’anglais !
Ce n’est pas difficile de tout plaquer d’un coup ?
Je n’ai pas d’attache familiale en France, pas d’enfants, je suis divorcée. J’ai pu économiser un peu.
Quel a été votre parcours là-bas ?
J’ai commencé à consulter avec les Français en faisant des conférences et en me faisant connaître dans des clubs d’accueil de Français.
Vous êtes arrivée à New York puis en êtes partie pour Los Angeles ?
J’ai rencontré un monsieur qui est devenu un ami et m’a proposé de venir le voir à Los Angeles. J’ai vécu sur la côté d’Azur. Les palmiers et bougainvilliers de LA, cela m’a plu beaucoup ! J’ai maintenant des bureaux à Beverly Hills depuis 2 mois. Je consulte soit dans mon bureau, soit chez moi, soit par téléphone. Il y a une vraie culture de la consultation par téléphone ici.
Comment avez-vous fait pour vous loger ?
En arrivant, je n’avais pas de credit history, j’ai pris en location un appartement meublé. Ensuite, un appartement vide avec 6 mois de dépôt de garantie de loyers (parfois cela va jusqu’à 1 an !). J’ai pu faire cela car j’avais un numéro de social security et un credit history.
Vous pratiquez vos consultations avec des techniques ésotériques, comment est-ce perçu ?
En France, si l’on est psychologue, c’est suspect de s’intéresser au tarot, à l’astrologie, à la numérologie…etc. Aux Etats-Unis, il n’y a pas de souci si on s’intéresse à ces techniques.
Vous avez désormais un visa O pour exceptional abilities, comment avez-vous fait ?
C’est un visa pour des chercheurs, artistes, créateurs, scientifiques qui peuvent prouver qu’ils apportent des compétences « exceptionnelles » au pays. J’ai dû rédiger 300 pages sur mon parcours.
Comment se traduit financièrement l’aide que vous a apporté votre avocat ?
Le prix à payer pour la préparation de ce dossier est autour de $6000 à $7000 mais pour obtenir la green card seule, c’est $10.000. En ayant déjà fait un dossier pour le visa O, je bénéficierai d’un prix « spécial ». Le visa O est la voie royale pour obtenir une carte verte. La difficulté est d’avoir un sponsor. Il faut aussi rédiger un très long document, j’en suis à 700 pages avec des preuves (ex : articles de presse, attestation de gens célèbres…etc.).
Qu’est-ce qui vous a surpris à votre arrivée aux Etats-Unis ?
On ne parle pas de retraite ! C’est ce qui m’a motivé à rester aux Etats-Unis. Je connais des Américains qui travaillent à 94 ans.
Qu’appréciez-vous aux Etats-Unis ?
L’enthousiasme, la joie de vivre, l’adaptabilité.
Quels sont, selon vous, les plus grands traits de caractère des Américains ?
C’est un peuple jeune issu d’une émigration religieuse dans beaucoup de villes, d’une émigration économique et d’une émigration forcée pour les prisonniers arrivés il y a 2 ou 3 siècles… Les Américains ont des ancêtres qui ont osé rebondir, croire en un avenir meilleur. Ils ont une énorme adaptabilité. Les Américains sont centrés sur le faire, l’agir et pas sur le penser comme les Français. C’est une grande différence culturelle. Les relations sont très spontanées, naturelles mais il n’y a pas de suivi. Les rapports à l’intime sont aussi très différents. On ne parle pas de sexualité mais on parle d’argent. Les Français, c’est le contraire.
Que pensez-vous de l’éducation américaine ?
L’enfant américain est élevé dans la félicitation permanente. Il va entendre « you can do it », « Have fun ». S’il tombe, il va recommencer.
La famille est plus éclatée. A 18 ans, les enfants partent pour le collège parfois à l’autre bout des Etats-Unis. Le phénomène Tanguy n’existe pas ici ! On se retrouve à Thanksgiving.
Que conseillez-vous pour se faire des amis aux Etats-Unis ?
Il faut développer des activités avec les Américains et ne pas espérer des dîners chez eux.
Pouvez-vous nous parler d’une expérience aux Etats-Unis qui vous a particulièrement marqué ?
J’ai choisi de passer Noël dernier à la Nouvelle Orléans et j’ai pris le bus Greyhound pour y aller. C’est un autre monde car les gens sont pauvres, il y a beaucoup de prostitution, de drogues. C’est une région très difficile depuis Katrina. Il y a des Amériques aux Etats-Unis. On vit ici dans un continent et un Etat d’Etats.
Quelles qualités aimez-vous chez les Américains ?
Il y a un énorme sens de l’entraide. Je ne suis pas d’accord avec l’esprit de compétition du self made man. Vous cherchez votre chemin à NY, vous avez 2-3 personnes prêtes à vous aider. Le mélange des nationalités est énorme et il y a du respect pour les différentes cultures. Personne ne vous en voudra de faire des fautes en anglais. Si vous dites 2 mots en anglais, les Américains vous félicitent !
Et qu’est-ce que vous aimez moins ?
Il faut toujours être souriant, aller bien. Le psy est l’endroit où l’on peut se plaindre et être soi-même ! J’ai connu une Allemande qui vivait aux USA depuis 40 ans. Elle a perdu sa mère et a fait une dépression. Elle a appelé son amie américaine qui lui a dit de la rappeler quand elle irait mieux ! Il faut prendre le bébé et l’eau du bain !
Quels conseils donneriez-vous aux Français qui s’installent ?
Il y a 2 choses magiques aux Etats-Unis : le social security number (votre numéro d’identification) et votre credit history. Quand on ouvre un compte bancaire, on vous donne une carte de débit et il faut demander au banquier une carte de crédit en prenant un petit prêt ce qui vous donnera des points pour votre credit history dès l’instant où vous payez régulièrement.
J’ai un conseil pour les femmes qui ont suivi leurs maris qui travaillent : se mettre à l’anglais et cesser de critiquer.
Pour être heureux, il faut être passionné par son activité professionnelle, c’est bien d’être sportif aussi.
Vous avez écrit un livre sur le bonheur dont nous publierons des extraits bientôt sur le site europusa.com, pouvez-vous nous donner quelques conseils pour être heureux ?
• Faire du bonheur votre préoccupation au présent : le bonheur c’est ici et maintenant
• Faire très attention à ce qui nous empêche d’être heureux : nos peurs, nos points de vue, ce manque de confiance, nos rancoeurs, le mythe de la fusion amoureuse
• Apprendre à être organisé ce qui donne de la liberté et du bonheur
• Etre à l’écoute de sa créativité et de son intuition
• Savoir que la vie nous veut du bien