Josquin des Prés, originaire d’un petit village à côté de St Tropez, est musicien depuis toujours et vit de sa passion. Il nous raconte son parcours depuis ses débuts d’abord comme bassiste puis aujourd’hui comme auteur-compositeur, réalisateur et créateur d’un studio d’enregistrement aux Etats-Unis.
Pourquoi avez-vous souhaité vivre aux Etats-Unis?
Comme je suis dans le métier de la musique, la Californie était l’endroit idéal pour réussir.
Quel est votre métier dans la musique ?
J’ai commencé à faire de la musique dans les groupes de rock de la région bordelaise. A 20 ans en 1974, j’ai déménagé à Paris, où j’ai commencé une carrière professionnelle. J’ai commencé à jouer en tant que bassiste d’abord dans un groupe formé par des anciens membres de « Triangle », un groupe des années 70, puis dans d’autres groupes. J’ai ensuite joué avec le groupe de Didier Lockwood et finalement j’ai déménagé à Los Angeles en 1980. Aujourd’hui, je suis auteur-compositeur et réalisateur de plus de 150 disques.
Quel a été votre parcours aux Etats-Unis?
J’ai déménagé à Los Angeles en 1980. J’avais un contact avec un musicien américain (Jerry Goodman) et le numéro de téléphone de Véronique Sanson (qui habitait à Los Angeles à cette époque). Véronique Sanson nous a accueilli à bras ouverts et m’a branché sur 2-3 trucs. J’ai commencé aux Etats-Unis en tant que bassiste dans les studios d’enregistrement et puis je suis devenu réalisateur de disques et auteur-compositeur. Je fais également des musiques de film et télé. J’ai 53 ans et jouer le bassiste de rock à cet âge, cela ne le fait plus bien…
Qu’est-ce qui vous a surpris à votre arrivée aux Etats-Unis ?
Les voitures qui klaxonnent très peu, qui roulent silencieusement. La largeur des rues, la taille démesurée de tout et surtout à cette époque le manque de croissants…
Qu’appréciez-vous aux Etats-Unis ?
L’esprit d’entreprise. A Paris je me sentais très limité. Je ne voulais pas jouer dans la variété car il y en a beaucoup en France, je pensais faire quelque chose de plus rock. Je suis venu à l’essai, 6 mois je pouvais vivre.
Qu’avez-vous le mieux réussi aux Etats-Unis?
A accomplir 80% de tout ce que j’ai entrepris. (Auteur, compositeur, musicien, impresario etc…). Tous les matins, quand je me lève, je joue de la musique. Je ne regrette rien comme dit Edith Piaf !
Quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées aux Etats-Unis?
La plus grande difficulté est d’être loin de la France car j’y ai laissé tous mes amis. Je ne les ai pas vus depuis des années, je les vois tous les 10 ans et c’est comme avant.
Quelle est la qualité que vous préférez chez les Américains?
La majorité de la population est venue pour cet esprit d’entreprise. Quelque soit leur origine, on retrouve certaines valeurs et un esprit de communauté qui a un peu disparu en France. En France, j’ai l’impression que quelqu’un qui réussit et gagne beaucoup d’argent n’est pas forcément bien vu. Si quelqu’un réussit aux Etats-Unis, il n’a pas peur de le montrer. Tout le monde vient ici pour réussir, se lancer dans une nouvelle entreprise.
Et qu’est-ce que vous détestez?
L’hypocrisie religieuse : beaucoup se disent pratiquants mais ne respectent pas leurs règles… Les Américains vous jugent par la religion. Je ne connais pas beaucoup de familles françaises qui font leur prière avant le repas, ici c’est la règle. Dans les arts, c’est différent.
Quelle est votre ville américaine préférée?
San Diego, le “Downtown” est super. Cela a beaucoup changé. C’est la meilleure ville pour habiter. Le centre ville ressemble à San Francisco. Dans les années 70, on ne trouvait pas une boulangerie. On faisait 180 kilomètres pour acheter des croissants à Los Angeles ! Maintenant, il y en a partout !
Quel est votre plat américain préféré?
La cuisine Américaine a énormément progressé ces dernières années, la fusion de toutes ces cultures nous apporte des plats très intéressants. Ma nourriture préférée serait la “Asian Fusion cuisine”
Quel est votre loisir préféré?
La Musique.
Quel est votre plus grand regret?
Je n’en connais pas pour le moment…peut-être d’avoir passé plus de temps en France…
Quelle est votre plus grande fierté?
Avoir pu vivre 25 ans dans le métier de la musique.
Si vous deviez rentrer en France, qu’est-ce qui vous manquerait des USA?
Les magasins ouverts 24 heures sur 24…
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent immigrer aux Etats-Unis?
Si vous avez un but et l’esprit d’entreprise, c’est vraiment le meilleur pays pour s’épanouir. Mais il faut du temps et en vouloir, comme on dit “the competition is fierce!”. Je me souviens de Jean Luc Ponty qui a fait une grande carrière, il s’était donné 5 ans pour réussir. Maintenant que veut dire réussir ? Je dirais qu’il faut au moins se donner 3 ans avant d’abandonner.