Il existe 2 principaux facteurs qui influencent le rendement des placements financier. Cependant, on y ajoute traditionnellement un troisième facteur: le facteur humain.

Le facteur humain

Dans ce monde de rationalité et de chiffres que sont les marchés financiers, le facteur humain existe bel et bien et relativise beaucoup les analyses théoriques et autres conseils d’experts. Ce facteur est loin d’être négligeable et aurait tendance à devenir de plus en plus important du fait de la multiplication des intervenants sur les marchés financiers facilités par l’utilisation d’Internet. Il explique parfois les réactions surprenantes et irrationnelles des marchés qui peuvent ainsi s’emballer sur la base de rumeurs, de mode, d’un capital confiance soudainement mis à mal…etc.

Les facteurs économiques

Le rendement d’un placement va être affecté par différents indicateurs économiques qui sont souvent interdépendants. Les variations vont néanmoins se répercuter plus fortement sur certains marchés (obligations, actions…etc. ou sur une zone géographique ou un secteur d’activité particulier). Voici les principaux facteurs économiques d’influence pour lesquels nous avons essayé de dégager leurs principales conséquences potentielles sur le rendement des placements financiers :

L’inflation 

L’inflation doit toujours être prise en compte dans l’évaluation du rendement d’un placement. L’intérêt que peut vous rapporter votre placement doit en effet toujours être considéré au regard du taux d’inflation. Ainsi, un placement sur un compte épargne rémunéré à 3% avec un taux d’inflation de 2% ne vous rapporte en fait que 1% par an. Il en est de même pour tout autre placement. C’est selon cette même logique qu’il est souvent plus avantageux en cas d’inflation élevée, plus de 10% par an, comme ce fut le cas dans les années 70 en France, de s’endetter car les crédits reviennent moins chers. Au contraire, quand l’inflation est basse, les placements financiers offrent souvent des rendements plus attrayants.

Prenons un exemple

Imaginons une inflation de 15% par an. Vous avez 20.000€ que vous souhaitez placer.

Vous avez le choix entre acheter un bien immobilier à 60.000 € en empruntant 40.000€ au taux de 16% ou placer vos 20.000€ à 13%. En achetant votre bien immobilier, votre prêt ne vous coûtera, avec une inflation à 15%, qu’1% par an. En plaçant votre argent à 13%, votre capital se dévaluera de 2% par an en retranchant l’inflation. Le placement le plus valorisant sera donc l’immobilier. Cet exemple se rencontrait souvent dans les années 70, des taux d’intérêt similaires sont aujourd’hui beaucoup plus rare avec une inflation maîtrisée autour de 2%, l’exemple est donc avant tout illustratif…

La croissance de l’économie 

La croissance d’une économie, fruit d’une grande interactivité de facteurs, se traduit par la bonne santé des entreprises. La valorisation du capital des entreprises sera d’autant plus élevée. Ce capital étant matérialisé par les actions, un placement financier en actions présentera une tendance ascendante et sera susceptible de gains importants. C’est ainsi qu’à croissance économique soutenue, on peut s’attendre à des performances élevées sur le marché des actions.

Le marché du travail 

Le marché du travail et certains ratios comme celui du nombre d’offres sur le nombre de demandes d’emploi traduisent le dynamisme de l’économie d’un pays. Ainsi plus le marché du travail est porteur (ratio élevé du nombre d’offres d’emploi / demande d’emploi), plus la confiance des ménages est élevée, la demande interne et donc la croissance économique sont soutenues. Dans ce cas de figure, les marchés financiers seront performants en particulier celui des actions reflétant la santé des entreprises. Il existe néanmoins un risque inflationniste non négligeable si le marché du travail est trop tendu, donc un risque de récession si l’inflation devient trop forte et l’argent trop cher pour un bon développement économique.

Les taux d’intérêt

Les taux d’intérêt sont un levier d’intervention important pour réguler les marchés. Leur impact est particulièrement sensible sur le marché des obligations qui représentent des « parts d’emprunts » (voir notre article sur les obligations). Le rendement des obligations est inversement proportionnel à l’évolution des taux d’intérêt. Ainsi, de manière générale, si les taux d’intérêt augmentent, la valeur de vos obligations baissera.

Prenons un exemple

Vous investissez dans des obligations distribuant un dividende de 5% à maturité de 10 ans (c’est-à-dire arrivant à échéance). Trois ans plus tard, vous vendez vos obligations. Les taux d’intérêts ayant baissé depuis l’achat de vos obligations, le même émetteur proposera des obligations offrant un dividende de 3%. La valeur de votre obligation se sera donc appréciée et vous pourrez vendre vos obligations plus cher que vous ne les avez achetées. Dans la même logique, si les taux d’intérêt avaient augmenté, la valeur de vos obligations se serait au contraire dépréciée.

La valorisation de la monnaie 

La valorisation de la monnaie influe sur le rendement d’un placement de deux façons :

– Une monnaie forte attire les capitaux donc accélère la croissance des marchés financiers mais peut avoir des inconvénients en termes de compétitivité des entreprises à l’exportation avec des répercussions sur les résultats des entreprises, donc la valeur de leurs actions sur les marchés.

– Un investissement dans une monnaie différente de celle du pays dans lequel on vit peut avoir des conséquences positives ou négatives sur le pouvoir d’achat en fonction de sa valorisation.

Prenons un exemple

 Vous vivez aux Etats-Unis et faites un placement en euro, vous prenez le risque du cours d’échange du dollar contre l’euro. Ainsi, si vous investissez l’équivalent de 10.000 $ en euros à l’instant t avec un cours de change de 1$ = 1,1 euro, votre placement vaudra 11.000 euros. Si vous vendez alors que le cours de change est de 1$ = 0,92 euro, en récupérant vos fonds en dollars, vous n’obtiendrez plus 10.000$ mais 11.000 euros /0,92 = 11.956$ (sans prendre en compte les plus ou moins-values consécutives à votre placement). Dans ce cas, le taux de change dollar contre euro vous aura été avantageux et votre gain sera de 1.956$.

Les matières premières

Les matières premières peuvent avoir un effet sur la compétitivité des entreprises, notamment les entreprises industrielles à forte dépendance de matières premières. Une augmentation du prix des matières premières peut aussi avoir un effet sur la croissance et sur le pouvoir d’achat des ménages, qui ont des conséquences sur le dynamisme des marchés financiers et le rendement des placements.

La compétitivité des entreprises 

Ce facteur va influencer directement le cours de l’action de l’entreprise qui peut être soumis à des variations très importantes et pas forcément fondées. Ainsi, l’annonce par une entreprise de licenciements massifs, de restructurations, d’une acquisition ou de profits supérieurs aux années passées peut faire évoluer considérablement le cours d’une action. La clé pour profiter de ces changements : se tenir au courant de l’actualité des entreprises et anticiper le marché. Attention car il existe toujours un facteur humain qui explique que parfois, le cours d’une action plonge ou au contraire s’envole sans explication rationnelle…

Les facteurs commerciaux

Le professionnalisme du gestionnaire de placement

La performance de votre placement dépendra du professionnalisme avec lequel l’allocation d’actifs est réalisée et les marchés seront analysés et suivis. Si, comme pour la majorité des épargnants, vous ne souhaitez pas gérer en direct vos placements (achats et ventes en direct de vos titres), il est vivement recommandé de choisir des institutions de placement disposant de réseaux d’expertise mondiaux, d’une longue expérience, d’une grande réputation et d’une solidité financière sans faille.

Qu’en est-il du gestionnaire de fonds souvent cité dans la description des fonds ?

Vous verrez souvent le nom du gestionnaire de fonds, certains sont très réputés mais ne vous fiez pas à ce critère pour choisir vos placements pour différentes raisons :

– Le gérant du fonds sur lequel vous avez fait vos placements peut partir dans une autre institution du jour au lendemain et changer de fonds

– La complexité des marchés financiers fait que tous les experts s’accordent pour dire qu’une personne ne peut influer seule sur le développement d’un fonds. La performance du fonds suivra l’évolution des marchés et sera conditionnée par l’expérience et le professionnalisme des institutions de placement.

Les frais d’entrée 

Les frais d’entrée sont les frais que vous aurez à payer lors de l’achat de vos parts. Ils peuvent varier de 0% du capital investi à 5%, rarement plus. Pour l’achat en direct de titres, ces frais vous seront facturés sous la forme de frais par ordre ou au forfait selon le nombre de titres achetés pendant une certaine durée. Cela peut représenter une somme non négligeable mais attention, ce n’est pas l’unique aspect pour évaluer le rendement de votre placement. Il faut aussi regarder le ratio « qualité/prix ». Il vaut mieux en effet payer des frais d’entrée plus importants sur un support ayant offert une très bonne performance les années passées que sur un support ayant eu de faibles performances mais avec des frais d’entrée très faibles. Les performances passées ne garantissent absolument pas des performances futures mais peuvent être un indicateur de la gestion du support (au moins historiquement).

Les frais de gestion

Les frais de gestion sont les frais facturés pour la gestion du fonds ou « les droits de garde », c’est-à-dire pour chaque titre spécifique détenu dans votre portefeuille (ce qui explique que pour un individuel, à moins de disposer d’une grosse fortune, il est souvent plus onéreux de diversifier son patrimoine en direct en investissant sur de nombreuses valeurs plutôt que d’acheter des parts de fonds). Ils oscillent entre 0% et 1,5% du capital. Les fonds indiciels – prenant pour base de référence les valeurs composant un indice boursier (CAC 40, Dow Jones, Eurostoxx 50….etc.) – demandant peu de travail d’analyse et de recherche sont souvent très peu coûteux.

Les frais d’arbitrage 

Les frais d’arbitrage sont les frais à payer si vous souhaitez effectuer vous-même des changements dans l’allocation de vos placements d’un actif à un autre. Différentes formules existent, parfois vous disposerez d’un certain nombre de mouvements gratuits dans l’année. Un des avantages des fonds d’investissement est que le gestionnaire du fonds effectue déjà de nombreux mouvements d’arbitrage ou d’allocation d’actifs en cours d’année pour le compte de l’ensemble des investisseurs : ces frais ne vous sont pas imputés directement mais par le biais des frais de gestion, ils seront ainsi beaucoup moins onéreux que si vous aviez à payer chaque arbitrage.

Les frais de sortie

Ces frais correspondent aux frais que vous devrez payer une fois que vous souhaiterez récupérer votre argent placé. Ils ne sont pas obligatoires, certaines institutions n’en demandent pas. Vous pourrez être attiré par un placement vous proposant 0% de frais d’entrée mais en revanche oubliant de vous préciser d’emblée les frais de sortie qui pourront être plus élevés que la moyenne…Il faut bien qu’ils gagnent de l’argent quelque part…