Se marier aux États-Unis n’est pas seulement une affaire de sentiment. C’est aussi un engagement légal, financier et civil, qui varie selon l’État où l’on vit. Bien que le mariage soit universellement reconnu comme un contrat social et juridique, ses implications et pratiques diffèrent grandement d’un pays à l’autre.
Dans cet article, nous explorons les spécificités du mariage aux États-Unis et pourquoi il est crucial de bien s’y préparer.
L’importance du mariage aux États-Unis
Aux États-Unis, le mariage conserve une place centrale dans la vie sociale et juridique. Contrairement à d’autres pays où les unions libres et les partenariats civils sont fréquents, seul le mariage est pleinement reconnu par la loi, notamment en matière d’immigration. Par exemple, vivre en concubinage ne permet pas de bénéficier des mêmes droits que le mariage, ce qui pousse de nombreuses personnes à officialiser leur union.
Le mariage joue aussi un rôle important dans la protection juridique du conjoint en cas de décès. Contrairement à certains systèmes juridiques où les enfants bénéficient automatiquement d’une large part de l’héritage, les États-Unis privilégient souvent le conjoint, parfois au détriment des enfants issus de précédents mariages. L’héritage aux USA est donc un sujet complexe et mérite d’être anticipé pour éviter des complications.
Les régimes matrimoniaux et la répartition des biens
Les États-Unis ne fonctionnent pas sous un régime matrimonial unique. Chaque État applique des règles spécifiques pour répartir les biens matériels entre époux, notamment en cas de divorce.
- Equitable Distribution (Répartition équitable) : La majorité des États, comme New York ou la Floride, suivent ce régime. Les biens communs sont partagés équitablement, mais pas nécessairement de façon égale. Chaque cas est analysé en fonction des contributions financières et non financières des époux.
- Community Property (Propriété communautaire) : En Californie et dans quelques autres États, tous les biens acquis pendant le mariage sont considérés comme des biens communs et partagés à parts égales. Cependant, les biens acquis avant le mariage ou hérités restent personnels, à condition qu’ils soient clairement séparés des biens communs.
Pour ceux ayant des actifs significatifs ou des enfants d’un premier mariage, un prenuptial agreement (contrat prénuptial) est fortement recommandé. Ce document protège les biens propres et clarifie les dispositions en cas de séparation ou de décès.
Le divorce aux États-Unis : Une réalité fréquente
Malgré l’importance du mariage, les États-Unis connaissent un taux de divorce relativement élevé. Les différences culturelles, économiques ou personnelles peuvent conduire à des séparations. Il existe deux grandes catégories de divorce :
- Uncontested Divorce (divorce à l’amiable) : Les époux parviennent à un accord sur la division des biens, la garde des enfants et les pensions alimentaires. Ce type de divorce est généralement rapide et peu coûteux.
- Contested Divorce (divorce conflictuel) : En cas de désaccord, les procédures peuvent être longues et coûteuses. Des frais juridiques importants s’ajoutent, rendant nécessaire l’intervention d’un avocat spécialisé.
Le divorce aux États-Unis peut également affecter les assurances. Par exemple, un conjoint pourrait perdre la couverture santé liée à l’emploi de l’autre. Souscrire une assurance santé adaptée est donc essentiel pour se protéger des imprévus pendant et après cette période.
Se marier aux États-Unis : ce qu’il faut savoir sur les visas
Se marier avec un citoyen américain ou un résident permanent peut faciliter l’obtention d’une carte verte, mais cela implique cependant des démarches rigoureuses. Par exemple, le visa K-1 permet aux fiancés étrangers d’entrer aux États-Unis afin de se marier dans un délai de 90 jours. Toutefois, entrer avec un visa touristique à cette fin est considéré comme une fraude de visa, pouvant entraîner expulsion et interdiction de retour. Après le mariage, une carte verte conditionnelle est souvent accordée pour deux ans, nécessitant des preuves de sincérité de l’union pour être rendue permanente. Travailler avec un avocat spécialisé est vivement recommandé.
Le visa de fiancé(e)
Pour les étrangers souhaitant épouser un Américain, un visa K-1 (visa de fiancé(e)) est requis. Ce visa permet à la personne étrangère d’entrer sur le territoire américain pour se marier dans un délai de 90 jours. Cependant, il est crucial d’éviter d’entrer aux États-Unis avec un visa touristique ou via le programme d’exemption de visa (ESTA) dans le but de se marier. Cela pourrait entraîner des accusations de visa fraud (fraude de visa), une expulsion immédiate, voire une interdiction de séjour prolongée.
La période probatoire pour la carte verte
Après le mariage, si la carte verte est obtenue dans les deux premières années, elle sera conditionnelle pendant une période probatoire de 24 mois. Pendant cette période, le conjoint américain doit prouver que le mariage est légitime pour convertir cette carte verte en statut permanent. En cas de divorce avant la fin de cette période, le conjoint étranger devra démontrer que le mariage était sincère, sans quoi il risque l’expulsion.
Les implications financières et juridiques du mariage
Se marier aux États-Unis a des conséquences financières importantes, notamment en termes de fiscalité. Par exemple, les couples mariés peuvent choisir entre déclarer leurs revenus ensemble ou séparément. Selon la situation, cela peut entraîner des avantages fiscaux significatifs ou, au contraire, un désavantage appelé « marriage penalty ».
Un autre aspect à ne pas négliger est l’impact du mariage sur vos assurances. L’assurance santé peut modifier vos besoins et les conditions de vos contrats. Il est donc judicieux de revoir vos polices d’assurance après le mariage afin de vous assurer que vous êtes bien couvert.
Pourquoi une bonne préparation est essentielle
Se marier aux États-Unis est une étape importante qui demande une préparation minutieuse. Qu’il s’agisse de choisir le bon régime matrimonial, de planifier un contrat prénuptial ou de s’assurer que les démarches administratives sont en règle, il est essentiel de se faire accompagner par des experts. Consultez un avocat spécialisé en droit familial ou un conseiller financier pour vous assurer que tous les aspects de votre union sont protégés.
Enfin, souscrire une assurance adaptée reste une étape incontournable. Que ce soit pour couvrir des frais médicaux, protéger vos biens ou garantir votre sécurité financière en cas de séparation, une assurance bien choisie est un investissement précieux pour construire un avenir serein.